#01 • Septembre 23
Pensées n°01
Voici le mois de septembre qui pointe doucement son bout de nez … J’affectionne tout particulièrement ce mois, le mois de la rentrée …
L’été est déjà dernière nous, mais les journées sont encore douces, la lumière de fin de journée est incroyable et les matins à la fraîche sont paisibles. La rentrée c’est aussi symbole pour moi de qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de cette nouvelle année ?
J’aime bien imaginer les mois à venir, les objectifs, ce qui me fait envie, ce que j’espère pour cette nouvelle année. C’est encore le temps du champs des possibles infinis, où tout les espoirs sont permis. ✨
Alors pour bien commencer l’année je démarre avec l’un de mes tout premiers objectifs : celui de tenir un journal de bord et de vous envoyer une fois par mois une newsletter. Une façon pour moi de garder une trace au fils des mois, d’apposer des mots sur la vie d’entreprenariat, avec ses hauts ses bas, et de pouvoir créer un espace propice à l’échange avec vous.
Comme il faut bien commencer par quelque part … j’ai décidé de revenir « rapidement » sur les huit derniers mois qui se sont écoulés, denses, riches en émotions diverses ! Et puis je vous parlerais rapidement de mes petites envies pour cette année, professionnelles et personnelles.
Pour ceux qui ne le savent pas encore, après avoir quitté Paris en 2020 pour vivre à la campagne pendant deux ans, nous avons déménagés à Rennes au centre ville au début de l’année. Outre le fait de vivre enfin en plein centre dans un appartement qu’on adore, je réalise enfin le rêve de nombreuses années : Avoir un local commercial dédié à la pratique de la céramique, un lieu de production, d’accueil du public, de vente, de partages... C’est ainsi que studio matières à vu le jour, dix ans après avoir rencontrer la terre.
Après donc moultes péripéties, j’ai récupéré les clefs du local situé au 22 rue de Châteaudun à Rennes courant mars dernier. Ce projet professionnel dont je rêve depuis longtemps ans s’est concrétisé, non pas pas si facilement. Beaucoup d’attentes des différentes banques sollicitées, des organismes qui devaient soutenir le projet, des refus quand au montant initial dont j’avais besoin, des réorganisations budgétaires, revoir l’aménagement et également certaines de mes ambitions. J’ai essayé de voir les choses en plusieurs temporalités, à court, à moyen et à long terme.
Ce qui à principalement bloqué - à ma grande surprise - au niveau des banques et des organismes fût le fait que l’activité de studio matières était une activité complémentaire et non pas une activité principale. Je tiens effectivement à conserver mon métier d’architecte, c’est important pour moi. Je pensais aussi que cette stabilité professionnelle aurait pu rassurer les banques, et finalement ce fût le contraire. Leur retours est que finalement cela les ça rendaient frileux de s’engager puisque d’avoir une béquille professionnelle c’est comme si quelque part je n’y croyais pas vraiment. A titre personnel et après avoir mis en place un projet non fructueux de céramique lorsqu’on était à la campagne, j’ai besoin de cette sécurité financière pour pouvoir m’investir sereinement dans ce projet. D’autant plus que les débuts d’une activités sont compliquées, qu’une activité professionnelle est rarement viable sur les trois premières années, pour ma part, être multi-casquette était une opportunité a faire les choses de façon pérenne.
Voyant donc que cela n’avançait pas comme je le souhaitais, j’ai dû revoir le projet. J’ai pu avoir les fonds au près d’une banque pour l’achat du pas de porte (la plus grosse partie de mon budget) mais studio matières me demande des finances pour d’autres éléments (création d’une entreprise - rédaction des statuts, immatriculation, l’obligation d’avoir un comptable etc / l’aménagement - repeindre / avoir des mobilier pour accueillir les élèves / faire la com / avoir un site web / payer l’électricité l’eau etc etc etc).
Au cours des premiers mois, disons de mars à mai j’ai eu beaucoup de mal à tout gérer. Un nouveau boulot (nouvelle agence d’archi depuis janvier dernier <3 ), mais aussi gérer notre déménagement + le déménagement de l’atelier et les installations qui sont en lien avec ces nouveaux espaces. Pour être au plus transparente, nous sommes encore dans quelques cartons à l’appart, et mon atelier prend un peu plus forme ces derniers temps, mais j’ai encore des cartons à déballer et moultes choses à fabriquer. J’essaie d’être patiente, et de me dire que les choses doivent aussi aller par étape. Qu’il faut laisser le temps au temps. Pour la très méga super grande impatiente que je suis… c’est pas toujours évident et ça génère chez moi beaucoup de stress et de la frustrations.
J’ai finalement ouvert au public en mai dernier. Je suis très heureuse d’avoir pu faire ces premiers ateliers, de vous rencontrer, de créer ensemble. Ça me sort de ma zone de confort, et ça me demande une exigence et une rigueur en terme de bazar d’atelier / de production personnelle et je suis très heureuse de voir ce que vous produisez. C’est précieux ces temps de partage et je ne vous remercierait jamais assez pour votre confiance et vos sourires.
Tout autant, je dois avouer que c’est gros pour moi tout ça. C’est en fait mega massif de gérer une entreprise. J’ai du faire face à ce que je nomme aujourd’hui le dépassement … je me suis sentie dépassée par de nombreuses choses :
Gérer la création d’une entreprise c’est faire beaucoup d’administratif, même si on se fait aider et accompagner il faut aussi se renseigner pour ne pas « se faire avoir ». Simplement savoir de quoi on vous parle quand vous signez des documents. Ça passe par choisir son statut, ouvrir un compte bancaire pro, relire la rédaction des statuts, négocier, payer, négocier, payer, faire des factures, envoyer les factures et ensuite vient le temps d’avoir un local, les questions quand au bail (bail précaire, commercial etc etc, et donc de la rédaction du bail et donc de la relecture). Bref pour moi qui suit plutôt du genre phobique de la paperasse franchement c’était super intense. Tout ça commence à être un peu dernière moi, mais ça n’est quand même jamais très loin.
Créer une entreprise c’est aussi se définir en tant qu’entreprise. C’est définir son positionnement, ses stratégies, ses prix, ses envies, son cadre, ce qu’on ne veut pas … c’est beaucoup de questions où tout à sa place mais où la moindre chose à un impact. Évidemment rien n’est irrévocable, mais pour ma part j’ai toujours cette crainte de mal faire et que ça ne soit pas la bonne décision. Petit à petit je lâche prise, simplement parce que de toute façon faire des choix c’est renoncer. En complément, je me dis que je fais de mon mieux, avec l’envie de faire les choses avec le cœur.
Créer son entreprise pose aussi des questions de visibilité. Comment on fait venir un public à soit, comment on communique (les réseaux numériques, les réseaux physiques, le bouche à oreille etc). Mais c’est aussi, qu’est ce qu’on veut graphiquement, pour l’identité de son projet. Aujourd’hui je bricole tout moi même, mais je rêve secrètement du jour où je pourrais faire appel à un.e graphiste afin de définir une identité graphique claire, nette, précise.
Créer son entreprise c’est être multitâche ! C’est mettre un site internet en place (et ça franchement c’est long … merci encore à Jean-Baptiste, mon amoureux, pour ses retours précieux en terme d’interface et sa patience de geek pour résoudre les soucis techniques !) mais c’est aussi faire /commander des cartes de visites, faire des shooting photo, retoucher ses photos, créer du contenu pour les réseaux sociaux bref c’est tout absolument tout ça, jusqu’au jour où il est possible de se faire aider, de s’entourer professionnellement …
Tout ce dépassement fut aussi difficile car nous avons déménagé, donc les repères sont forcément à reconstruire à redéfinir … Aménager son intérieur c’est un peu s’aménager soit-même non ? Quand tout est en bazar j’ai du mal à être en phase avec moi-même. Et finalement ça peu paraître rien du tout, mais pour la moindre baguette à aller acheter il faut savoir où est la boulangerie la plus proche, retrouver ses habitudes à la bibliothèque, ou juste trouver une paire de chaussette devient parfois un exploit ! Aujourd’hui bien entendu je sais où sont mes chaussettes 🧦☺️
Et puis même si je suis super heureuse et épanouie avec la nouvelle agence d’archi où je suis, je ne cache pas qu’au départ le temps d’adaptation à eu aussi son lot d’intensités, de choses à déconstruire de ma très mauvaise expérience précédente en agence d’archi. Une agence qui ne considère pas envisageable d’avoir plusieurs activités et qui m’a vraiment fait me sentir nulle, pas à la hauteur, qui me décrédibilisait et m’a vraiment fait douter quant à mes capacités. Heureusement c’est aujourd’hui loin derrière, et je suis tellement reconnaissante envers mes nouvelles patronnes qui sont à l’écoute, exigeante mais qui nous laisse simplement vivre en tant qu’individu. J’ai bien sur du créer de nouveaux repères, comprendre le fonctionnement des individus qui m’entourent, essayer de m’adapter mais tout en ayant la possibilité de trouver ma propre place …
Trouver sa place … c’est finalement ce que j’essai de faire depuis toutes ces dernières années. Me sentir simplement à ma place … Vaste programme sur lequel je médite encore, avec toutes mes craintes, mes doutes, mes envies, mes espoirs, sans oublier les courtes nuits que je fait pour travailler afin de mettre toutes les chances de mon côté pour y arriver. Même si il y à tous ces mouvements, j’ai le sentiment pour la première fois de ma vie de tenir le bon bout, que je suis sur le bon chemin.
Pour clôturer cette première - très longue - newsletter, je dépose ici mes petites et grandes intentions pour l’année à venir :
J’aimerais continuer d’avoir le rythme des dernières semaines - 5h30 / 23h00. C’est exigeant et ça nécessite pas mal d’organisation mais c’est vraiment ce qui me permets de combiner mes deux activités sereinement. J’aime aussi particulièrement la fraîcheur des matin où je vais balader notre chien - Wouky. Il n’y a personne, la ville est calme et j’ai l’impression de m’offrir ce temps. Puis je file à studio matières pour produire un peu avant de décoller pour 8h40 et retrouver mon bureau d’archi.
Je me suis inscrite au badminton cette année avec une copine, les cours commencent bientôt et j’ai hâte de me remettre au sport. Des petites sessions escalade sont aussi en perspective ça va me faire du bien (histoire d’avoir des créneaux pour décompresser ^^)
Je souhaiterais renvoyer mon projet de bande-dessinée « Le parfum des retrouvailles » à d’autres maisons d’éditions. Je n’ai pas eu de retour concluant à ce jour, mais j’ai quand même eu des retours encourageants. Je me dis qu’il faut en tenter d’autre, ne pas m’arrêter aux plus grandes.
J’aimerais aussi dessiner un peu plus, développer plus mon compte Instagram d’illustration et également developper plus mon compte Instagram de céramique (mais je dois avouer, je trouve ça hyper chronophage et pas évident toutes les questions que ça pose en creux - stockage des données, pollution numérique, engagement etc etc)
Et pour finir … sur ma wishliste il y a aussi « coudre un vêtement par mois ». Même si je fais de la couture depuis longtemps, ce n’est clairement pas évident de trouver le temps, mais c’est quelque chose que je dépose ici puisqu’on peut encore rêver. Se coudre des vêtements est, pour moi, un des moyens de diminuer mon impact de consommation. Mais aussi cela permet de se faire des belles pièces, avec des belles coupes, dans de beaux tissus sans se ruiner !
Petit vrac de photos qui me rappellent de doux souvenirs des mois précédents.
Et enfin, merci d’avoir pris le temps de lire ces longues premières pensées, j’espère que certains de ces mots pourront faire échos à certain.e.s d’entre vous.
Il ne me reste plus qu’à vous souhaitez une très belle rentrée et de vous souhaiter que toutes vos belles envies et intentions pour l’année à venir se réalisent !
Emmanuelle
💓💓💓