Le Grand Paris Express,  nouveau  métro du Grand Paris,  représentera deux cents kilomètres de lignes automatiques, soit autant que le réseau de métro actuel, et 68 gares. 

Plus qu’un réseau de transport, le Grand Paris Express est un projet économique, social, et culturel, qui contribuera à façonner le développement d’une métropole plus sobre en carbone et plus soutenable pour les Franciliens. 

La Société du Grand Paris, maître d’ouvrage qui conçoit et réalise le Grand Paris Express, a lancé en septembre 2020 l’appel à projets « Partage ton Grand Paris » afin d’accompagner les initiatives culturelles et artistiques sur les territoires traversés par le nouveau métro. 

Dans ce cadre, la céramiste Emmanuelle Cassot a imaginé un projet de valorisation de terres issues des chantiers de construction du Grand Paris Express, afin de sensibiliser à la question du réemploi et de l’économie circulaire à travers la création d’objets en terre cuite. 

Chaque jour, les tunneliers qui creusent pour construire les tunnels du nouveau métro peuvent extraire plusieurs tonnes de terres, appelées « déblais ». Pour promouvoir l’économie circulaire et la valorisation des matériaux, la Société du Grand Paris s’engage à valoriser 70 % des terres extraites de ses chantiers, à travers plusieurs méthodes : 

- réaménagements de carrières de granulats et de gypse

- réutilisation des terres pour des projets d’aménagement et pour les ouvrages du Grand Paris Express

- réutilisation des terres pour la fabrication de matériaux (brique, béton, ciment…) 

Le projet Terres-Terres, du territoire francilien à la céramique artisanale s’inscrit pleinement dans cette boucle d’économie circulaire, et vise à offrir un regard sensible sur la transformation durable de la ville. 

Terres-Terres, du territoire francilien à la céramique artisanale est un projet qui a pour souhait de valoriser des terres argileuses non polluées des différents chantiers du Grand Paris Express. Ce projet s’inscrit pleinement dans une démarche d’économie circulaire et de questionnements sur la provenance des terres de potiers. 

L’argile est une ressource utilisée depuis la nuit des temps dans le domaine de la poterie. Les poteries ancestrales témoignent de ces ressources locales travaillées par des artisans locaux. Au fil du temps, de l’évolution des techniques et de notre industrialisation de masse, les potiers ont eu de plus en plus recours à la terre issue d’extraction de carrières et directement acheminée sous forme de pain de terre. À ce jour, surtout dans les grandes villes, les artisans potiers utilisent directement de l’argile conditionnée et travaillée par des usines par souci de praticité. Bien évidemment, certains potiers continuent d’utiliser de la terre locale, transformée directement par leur soin en proximité de leur atelier. À titre indicatif, auparavant l’utilisation de la terre de chaque région permettait aussi aux potiers de pouvoir différencier leur travail. On pouvait alors reconnaître un objet en fonction de sa région. Les variations de couleurs de l’argile témoignent d’une palette colorimétrique infinie, étant liées à la présence de certains minéraux dans l’argile. 

Bien que le bassin Parisien soit peu argileux dans la composition de son sous-sol, il est tout de même apparu souhaitable de tester cinq terres de chantier. Après un très long processus de filtration pour extraire au maximum l’argile contenue dans les déblais, trois de ces terres ont étés sélectionnées. Tous les tests de cuisson ont été réalisés en basse température. Ces terres, bien que ne répondant pas aux caractéristiques classiques de la terre de potier, apparaissent comme exploitables pour la réalisation d’objets en terre cuite. 

La restitution de Terres-Terres à la galerie Mariton est la synthèse de cette recherche, mais devrait plutôt être perçue comme l’amorce d’un champ des possibles à explorer.